Des scénaristes et réalisateurs du monde entier partagent leurs expériences et appellent à l'action

Des scénaristes et réalisateurs de renom des quatre continents se sont réunis pour souligner l'absence de droits équitables pour les auteurs audiovisuels et soutenir les actions visant à garantir leur droit à percevoir des droits d’auteur.

Cinq auteurs audiovisuels reconnus - Olatz ARROYO, Kiyoshi KUROSAWA, Esther MORALES, Cheick OUMAR SISSOKO et Jan SARDI - ont illustré de leurs expériences personnelles les raisons pour lesquelles recevoir des droits d’auteur pour l'exploitation de leurs œuvres est essentiel à leur vie. Pourtant, ce droit est refusé aux créateurs audiovisuels dans presque tous les pays.

Malgré leurs parcours différents, les participants, des écrivains et réalisateurs renommés du Japon, d'Espagne, du Mali et d'Australie, se sont réunis lors d'un événement unique et ont partagé leurs visions convergentes sur les défis auxquels se confrontent les créateur, particulièrement au début de leur carrière. Recevoir une part équitable du succès de leurs films et séries télévisées est essentiel pour permettre aux créateurs audiovisuels de payer leurs factures et de développer de nouveaux projets, résultants en de nouvelles œuvres. Les réalisateurs et scénaristes sont au cœur de la production audiovisuelle – mais dans de nombreuses régions du monde, ils ne reçoivent pas de droits d’auteur pour l'exploitation de leur travail.

  • Cheick OUMAR SISSOKO a expliqué qu'au Mali, tant les créateurs que les décideurs politiques ont besoin de formations pour remédier à un grave manque de sensibilisation à la problématique des droits d'auteur.
  • L'expérience de Kiyoshi KUROSAWA de perdre un procès d'un an au Japon démontre les failles d'un système où aucun droit à rémunération n'est inscrit dans la loi.
  • Esther MORALES et Olatz ARROYO travaillent en Espagne, l'un des rares pays qui protège ses auteurs en garantissant un droit inaliénable à une rémunération gérée collectivement par une société d'auteurs. Les deux créatrices ont exprimé leur inquiétude que le cas de l’Espagne reste si rare, dans un paysage de plus en plus mondialisé.
  • Jan SARDI a mis en évidence le rôle capital des scénaristes et réalisateurs dans les productions, qui n’est pas reflété par la protection de leurs droits. Il a souligné le fait que les gens paient les services de streaming avant tout pour entendre les histoires écrites et réalisées par les créateurs. Lorsque l'industrie prospère de leur travail, les auteurs devraient également être rémunérés de manière juste et proportionnelle.

Les créateurs ont été rejoints par des experts juridiques pour cet événement, co-organisé par la Confédération Internationale des Sociétés d'Auteurs et Compositeurs (CISAC), la Société des Auteurs Audiovisuels (SAA) et Writers & Directors Worldwide (W&DW).

Cécile DESPRINGRE (Directrice Exécutive, SAA), Yves NILLY (Président, W&DW) et Cristina PERPIÑÁ-ROBERT NAVARRO (Directrice des Affaires Juridiques, CISAC) ont expliqué comment les législateurs peuvent agir pour améliorer la situation. Ils ont plébiscité un environnement juridique qui protège et rémunère efficacement les créateurs pour l'exploitation de leurs œuvres, ce qui permettrait de stimuler la création de contenus originaux de qualité pouvant rivaliser sur un marché de plus en plus mondialisé.

L'événement a également mis en lumière les mesures législatives nécessaires permettant d’assurer un environnement juridique équitable aux scénaristes et réalisateurs. Deux études de cas de la situation en Espagne et en Italie montrent que, loin d'être un obstacle, la reconnaissance légale des droits à la rémunération des auteurs audiovisuels combinée à la gestion collective contribuent à soutenir la croissance de l'industrie.